La liberté du net en cette fin d’année 2017

O u en est la liberté du Net en cette fin d’année 2017?

 

Une étude mondiale signale à propos  une inquiétante dégradation.

Une ONG américaine qui s’est fait une spécialité de rechercher les atteintes concernant la liberté d’utilisation du Net vient de publier en effet son rapport 2017 “Freedom on the Net”.

Elle  constate que de nombreux gouvernements ont restreint les droits d’accès au Net, interdit les VPN, manipulé les élections ou infiltré les réseaux sociaux…

Rassurons nous, la France est encore bien placée dans son classement mais elle est en baisse pour la quatrième année consécutive.

Une forme de contrôle de la démocratie par une action sur les  réseaux sociaux.

Plusieurs constats sont alarmants et nous interrogent.

  • La manipulation en ligne et les tactiques de désinformation ont joué un rôle important lors des élections dans au moins 18 pays cette année, y compris aux  Etats-Unis.
  • Les méthodes de désinformation ont contribué à faire de cette année la 7ème année consécutive où la liberté sur internet est globalement sur le déclin, auxquelles on peut ajouter l’augmentation des perturbations des service d’accès à internet sur mobile ainsi que le nombre croissant d’attaques physiques et techniques contre des défenseurs des droits de l’homme et médias indépendants.
  • Un nombre record de gouvernements a restreint les services internet mobiles pour des motifs politiques ou des raisons de sécurité, souvent dans des régions peuplées par des minorités ethniques ou religieuses.
  • Pour la troisième année consécutive, la Chine  est le pire détracteur de la liberté en ligne, suivie par la  Syrie et l’ Ethiopie. 

    A cela il faut ajouter que:

Selon l’étude, les régimes chinois et  russes qui ont été les premiers à faire appel à des méthodes sournoises pour détourner les discussions en ligne et les contenus des forums  dans le but d’éliminer toute dissidence, utilisent maintenant ces pratiques depuis plus de 10 ans et il en découle une extension à l’échelle mondiale. Internet est menacé dans ses utilisations en tant que technologie libératrice.

Pour la 7ème année consécutive, c’est une baisse de la liberté d’Internet.

Amère constatation: pour presque la moitié des 65 pays évalués dans le rapport on constate  une baisse des libertés pendant la période d’analyse, et on  constate pour seulement 13 d’entre eux des améliorations assez mineures , il est vrai.

On note  l’utilisation d’intox, de comptes automatisés  et d’autres techniques de manipulation particulièrement aux États-Unis. L ‘accès reste libre mais il est pollué par des fausses informations.Il est à noter que des tentatives en ligne pour agir sur les élections américaines se sont révélées vraies, mais les États-Unis ne sont pas les seuls dans ce cas, car ces techniques auraient été utilisées dans au moins 17 pays en 2017.

 

D’autres  tendances  significatives

1)    Une action de censure de l’État visant la  connectivité mobile

Les études montrent une forte croissance du nombre d’états qui ferment  les services internet mobiles pour des raisons politiques ou de sécurité.

2)     Une action de la part de plus en plus de gouvernements pour limiter les vidéos en direct.

La diffusion de vidéos en direct est très populaire  avec l’apparition de plateformes comme Facebook Live et les stories en direct de Snapchat. Certains gouvernements ont tenté de restreindre cette utilisation, en particulier en périodes de manifestations politiques, en bloquant les applications de diffusion en direct et arrêtant les auteurs.

3)     L’utilisation d’ attaques technologiques de neutralisation des sources d’information, de l’opposition, et contre les défenseurs des droits de l’hommes augmentent.

A tout moment, les cyberattaques interviennent, devenant de plus en plus communes, en particulier à cause de la disponibilité croissante des technologies appropriées qui sont vendues sur un marché peu réglementé.Dans certains pays,  comme au  Bahreïn, en Azerbaïdjan, au Mexique et en Chine, des analystes  indépendants ont découvert  que c’était  bien un gouvernement qui se trouvait derrière ces différentes attaques.

4)    La mise en place de nouvelles restrictions sur les réseaux virtuels privés (VPN).

Les VPN sont utilisés pour divers usages, même par des entreprises qui veulent que leurs salariés accèdent aux fichiers de l’entreprise à distance et en toute sécurité.Ils sont aussi utilisés dans les régimes autoritaires comme un moyen de contourner la censure internet et accéder à des sites bloqués. 14 pays restreignent actuellement ces connexions d’une manière ou d’une autre, tandis que six pays ont introduit de nouvelles conditions d’utilisation.

5)  Une augmentation des attaques physiques contre les citoyens du net et les journalistes en ligne.

Entre 20 et 30 pays ont appliqué des répercutions physiques  à  des individus, des bloggeurs et des journalistes à la suite de déclarations en ligne.Ainsi dans  huit pays, des gens ont été assassinés pour s’être exprimés en ligne.En   Jordanie, un dessinateur chrétien a été tué par balle et Myanmar un journaliste a été assassiné.

Des lois nouvelles à application variable.

Le rapport souligne qu’en comparaison avec les années précédentes, la tendance serait d’appliquer des mesures restrictives pour les citoyens sans pour autant que cela ne concerne les agents gouvernementaux.

Bilan

Freedom on the Net,  étude approfondie sur la liberté du net faite dans 65 pays du monde, concerne à peu près 87 % des utilisateurs internet de la planète. Grâce au travail de plus de 70 chercheurs, pour la plupart  établis dans le pays où ils font leurs analyses, un bilan sur les lois et pratiques de l’internet a pu mettre en évidence une régression générale des libertés en particulier en Ukraine, en Egypte, en Turquie et surtout en Chine. Les Etats unis sont surtout concernés  par la prolifération sur les réseaux sociaux de « fake news » et  d’intox et par le harcèlement de journalistes argumentant sur des remises en question de la politique gouvernementale. Dans plus de 20 pays, ont été utilisés des robots pour manipuler les discussions en ligne. Ainsi des milliers de faux-profils sont déployés pour fausser ou contrer pour faire évoluer ou changer les oppositions au régime en place.

Les 13 pays ayant agi favorablement dans le sens des libertés, comme en Libye en débloquant des sites d’information, au Bangladesh en suspendant des blocages de Facebook, WhatsApp et en Ouzbékistan en encourageant les citoyens à utiliser une plate-forme de services publics. L’introduction  d’une nouvelle plateforme gouvernementale en ligne, conçue pour traiter les demandes publiques, incitant un meilleur engagement des citoyens.

 

Bien sûr, cet article n’est qu’un résumé de sensibilisation. Pour obtenir des détails sur ce rapport et des cas précis se reporter aux sources suivantes :

Rapport complet, en anglais : Freedom House.

Traduction en français : VPNMentor.

Rapport spécifique des 65 pays passés en revue, dont la France.

 

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